Littérature mondiale et humanités numériques – Festival du Bodmer Lab – 31 > 2 juin 2018 – Université de Genève et Fondation Martin Bodmer, Genève.
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De l’archéologie des média – Table-ronde : Yves Citton , Emmanuel Guez, Lauren Huret.
Causerie le vendredi 1er juin 2018 – 15h>17h30. Durée : 30 minutes.
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Ce qui est venu faire écran. (Acte II de L’éloge de l’invisibilité)
J’étais venu parler de la conservation-restauration de la littérature numérique. J’avais prévu de montrer combien il est essentiel de conserver aussi bien les programmes que le matériel et de restaurer les œuvres au plus près de leurs matérialités. Mais voilà, quelque chose est venue faire écran. Cela a failli ne pas marcher. Or c’est ce qui intéresse l’archéologie des média, « ce qui n’a pas marché », « ce qui a failli », « ne marche plus » et, surtout, en raison de l’obsolescence industrielle calculée, « ne peut plus marcher ». Les lacunes sont révélatrices d’une rupture dans un écosystème média-technique donné, elles sont révélatrices de la logique interne des média qui fait émerger un médium en reconfigurant tous les autres. Précisément, ici, au Bodmer Lab, ce qui a failli faire écran à ma venue est révélateur de ce qui ne marche plus. Ce qui ne marche plus, c’est qu’il est presque devenu impossible de parler publiquement – tout au moins dans un lieu d’échanges intellectuels – sans être photographié, filmé ou enregistré, sans être archivé en temps réel. Et moi, j’ai demandé l’impossible. Je ne peux alors que remercier très chaleureusement mes hôtes, Michel Jeanneret, Jérôme David, Radu Suciu, Sophie Schell, Matthias Ecœur et Charlotte Magnin qui m’ont laissé m’en expliquer.
Alors j’ai parlé de cela. Mon écran est devenu noir. J’ai sorti une liasse de papier et me suis mis à lire.
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Le texte de l’Acte II sera publié prochainement sur le site du Bodmer Lab.
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Aucun enregistrement, aucune captation de mon intervention. Audible et visible uniquement à l’université de Genève.
Merci à Yves Citton pour son intercession.
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