L’Éloge de l’invisibilité est une pièce en trois actes d’une durée d’une heure, 8 minutes et… quelques heures encore. Annoncée comme «communication», «conférence» ou « causerie », chacune de ces trois allocutions est pensée comme un acte.
Le premier acte eut lieu au château de Cerisy-la-Salle le mercredi 23 mai 2018.
Le second à la fondation Martin Bodmer à Genève le vendredi 1er juin 2018.
Le troisième au Centre Georges Pompidou à Paris le samedi 16 juin 2018.
Le texte de l’Acte I est publié dans les actes du colloque de Cerisy. L’Acte II sur le site du Bodmer Lab. L’Acte III sur readingclub.fr
Une installation présente les archives de ces trois actes, composée de trois textes (Éloge de l’invisibilité) et d’un ensemble documenté (emails, photographies, captures d’écran, programme des événements, vidéos et enregistrements sonores).
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Je préfère ne pas être filmé, photographié et enregistré. Et je ne veux ni cacher mon visage, ni me camoufler, ni me taire. À trois reprises, il m’a fallu jouer avec le désir d’archiver, d’enregistrer, de photographier et de filmer, parfois accompagné d’une diffusion en temps réel sur Internet. Ce désir, on le croit propre aux institutions à des fins de communication. Il s’agit surtout d’un effet majeur de la logique interne des média techniques, qui se manifeste clairement depuis plus d’un siècle : l’archivation du monde. On le pense humain. Avec l’imprimerie, il est devenu industriel. Avec l’ordinateur et les réseaux, il atteint la totalité de l’existence. Mon théâtre s’appelle Google, cet archiviste du monde. Cette réalisation consiste en quelque sorte à rendre invisible le visible.
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Remerciements : Annie Abrahams, Sylvie Benoit, Yves Citton, Emmanuel Cyriaque, Jérôme David, Matthias Ecœur, Michel Jeanneret, Edith Heurgon, Serge Hoffman, Charlotte Magnin, Frédéric Migayrou, Alexandra Saemmer, Sophie Schell, Radu Suciu.