Enmeshed Identities _OEUVRES _PHOTOGRAPHIES

arles_digital humanities

arles_digital humanities.
2006.
6 collages de 6 photos (impression Dibond).
120 x 20 cm chacun.

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arles_digital_humanities

arles_digital_humanities #1

arles_digital humanities #2

arles_digital humanities #2

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(3) Arles_digital humanities fait suite au projet arles_brut.

« Personnages virtuels ou personnages réels ? S’agit-il d’une série conceptuelle ou d’un documentaire sociologique ? Il est vrai que les photos offrent des textures, des couleurs, une pixellisation qui semblent sortir d’un logiciel d’imagerie 3D. On pensera peut-être aux avatars de Second Life. On peut encore y voir le travail d’un peintre (dans l’esprit de Tim Eitel ou de Luc Tuymans).

Arles / Digital Humanities comporte une dimension documentaire et sociologique. Il s’agit de capter une diversité sociale qui s’exprime à travers des corps en mouvement. Chacun sait qu’il n’y a pas de mouvement s’il n’y a pas un point fixe pour le mesurer. Ici, le point fixe est le sol lui-même, la rue, l’asphalte. Les images montrent des corps en mouvement, vus d’en haut, sur le même fond gris qui sert de point d’appui, sur lequel s’exerce toute la gravité physique et existentielle. Chaque corps, avec sa propre posture, semble raconter son histoire, avec ses blessures ou ses victoires, sa détermination ou ses doutes. Ces corps d’en bas, qui ne peuvent former une masse, ne peuvent qu’apparaître  » vus d’en haut « .

Tout documentaire est à sa manière déformant. Mais la déformation ici est visible. Si les corps représentés peuvent effectivement être singuliers, c’est parce qu’il est inhabituel pour un corps de percevoir un corps d’en haut. Nous ne percevons les corps que dans une relation  » pragmatique « . Vous proposez d’observer un ballet de corps dansants, dans un espace gris sans lieu, sous une lumière d’été. Mais n’est-ce pas l’essence même de la fiction que d’être composée d’un espace sans lieu et d’un temps sans présent ? D’où l’effet choisi qui modèle les corps comme le ferait un logiciel d’imagerie ou un peintre contemporain. Entre réalité et fiction, entre documentaire et fable, la frontière est mince… »