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Comment l’auteur est-il mort – et est-il en train de ressusciter ? – en 2 parties

« Comment l’auteur est-il mort – et est-il en train de ressusciter ? – en 2 parties » est paru dans MCD #66.

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Comment l’auteur est-il mort – et est-il en train de ressusciter ? partie #1

Au 20e siècle, la notion d’auteur, née sous les effets de la technologie de l’imprimé, a été fortement malmenée. Par les dadaïstes, sous l’influence du freudisme, pour qui le moi n’est pas le maître dans sa propre maison. Par les formalistes russes (Boris Tomachevski en première ligne). Par le précurseur du structuralisme, Jan Mukarovsky et l’école de Prague dans les années 1920. Et enfin, par les structuralistes et post-structuralistes (Roland Barthes, Michel Foucault, Umberto Eco), qui l’achevèrent, en théorie du moins, lors de trois articles célèbres.

Avec le réseau, avec le web en particulier, l’anonymat, le pseudonymat et l’appropriation deviennent un phénomène de masse, et par conséquent un enjeu culturel, politique, et artistique.

Politique, car les Etats modernes, qui avaient aussi fait naître la notion d’auteur, ont fondé la notion de citoyenneté sur l’identification de leurs citoyens, à commencer par l’état civil, poursuivant aujourd’hui la chose avec la constitution de fichiers comprenant la réunion de données diverses sur un même individu (biométriques, sociales, …). Or, le réseau a voulu échapper à cette logique, et les luttes et résistances anciennes (Chaos Computer Club) et actuelles (Wikileaks, Anonymous, Telecomix …) témoignent de la persistance de cette idée qui consiste à dépasser un ordre pensé à partir du document d’identification, un ordre incompatible avec les nouvelles pratiques et usages du web.

Artistique, car la création s’est elle-même trouvé affectée par ces mêmes pratiques et usages. Bon nombre d’artistes ont été séduits par le réseau, car il permettait de produire des œuvres sans passer par les canaux traditionnels de l’art (galeries, musées, etc…). Par ailleurs, la généralisation de la pratique de l’appropriation, née dans les années 1960-70, a engendré, comme on le sait, non seulement l’art du mix, à propos duquel le théoricien des médias Lev Manovich considérait qu’il était la forme naturelle du réseau, mais encore l’explosion de l’amateurat (Patrice Flichy) et l’éclatement de la notion de propriété intellectuelle.

Tout cela pour dire que si le 20e siècle a été celui de l’affaiblissement théorique de la notion d’auteur, le 21e sera sans doute celui de sa mort réelle. Mais, la mort de l’auteur, qui n’est jamais qu’un concept juridique habillé idéologiquement au cours du temps pour devenir un concept littéraire et artistique aux 18e et 19e siècle, ne signifie pas la disparition de la création. La mort de l’auteur est liée aux bouleversements juridiques (et économiques, et politiques) que le réseau a provoqués en remettant en question les processus d’identification sociaux classiques. La création, l’imagination, la sensibilité continuent à produire des oeuvres. Quant au(x) concept(s) qui permette(nt) de penser leur attribution – mais en faut-il un ? – et n’en faut-il qu’un ? –, il est encore trop tôt pour dire qu’il(s) possède(nt) une effectivité. Malgré les tentatives séduisantes du copyleft (Richard Stallman), de la licence art libre (Antoine Moreau & al.) ou du creative commons (Lawrence Lessig), les concepts juridiques se sont toujours imposés sous l’effet de la nécessité économique. Une nécessité qui commence seulement à se faire sentir…

Comment l’auteur est-il en train de ressusciter ?

Inspirés par les protocoles d’écriture partagée de l’artiste du réseau Annie Abrahams, quatre auteurs ont écrit, dans un temps très limité et de manière simultanée, un même texte sur la question : « Comment l’auteur est-il mort – et est-il en train de ressusciter ? ».  Animé par la responsabilité collective de publier un texte lisible et doté d’une certaine cohérence, chacun d’entre eux a complété, supprimé ou modifié en direct l’écriture des autres contributeurs. Dès le départ, la taille du texte a été limitée à 2500 signes.

Les auteurs de ce texte ont souhaité rester anonymes, ils n’en tireront en conséquence aucune rémunération. Ce texte est sous licence creative commons – paternité – pas d’utilisation commerciale – pas de modification.

Elle n’est pas bientôt morte de fatigue. Copiée / Engluée. Remonté. Madame Dada écrit en découpant des journaux. Pessoa promène ses hétéronomes. Etait-ile personnellement un hétéronyme ? C’était quand même lui l’auteure l’auteure est seulement blessée. Les. Mes textes écrits par mes lectrices Les comproducteurs parlottent. Tu parles ! Je suis morte de fatigue. L’auteure est déjà morte depuis longquand ? Le livre est une industrie lucrative mais pas pour les auteurs. Une auteure perçoit x% des ventes de ses livres (et même moins). C’est pour ça que les éditeurs imprimeurs libraires défendent le livre tandis que les auteurs s’en battent les couilles. L’auteure n’est pas qu’un écrivain. The pleating of the text. Pas de Signatures collectives. Living Theatre & Desktop Theatre (une contradiction ?). Je me moque de savoir si je suis une femme ou un homme sur Internet. Ou les 2. Ou une louve. On the Internet nobody knows you are a lolcat, a man or a women. Les œuvres sont expulsées par une génératrice. Matrice. La queue d’un âne dans un pot de peintures multicolores. Je suis mystifiée par Virginia Woolf. Ça manque de sons tout ça. électro, hip-hop, techno ont été les 1ers à sy. A BY ? De quoi le virus est-il lutteur ? Les auteurs sont des chiennes en meute. Peut-être qu’ils n’existent pas et que je suis seule dans ma cuisine équipée. Les enzymes de l’intelligence collective est le corps – machine à laver les idées. Nos corps transmettent l’électricité des machines. Nos cerveaux interconnectés sont mis à la diète numérique. Des transformateurs. Nous partageons la même électricité. Ce qui est à toi peut être à moi. se confond avec sa propre diffusion. Human Browser. HUMAN BOMB. Les traces de nos soucis quotidiens. Google est le nouvel enfer l’anonymat est une utopie. les existences numériques sont auto – nomes. Est-ce qu’une existence numérique peut se suicider ? Cory Arcangel c suicidé de Friendster. C.Q.N.F.P.D. L’auteur est mort, laissant place au contributeur.